Être parent, vaste programme
Lorsque nous devenons parent, nous n'imaginons pas un seul instant ce qui nous attend !
C'est le seul métier au monde pour lequel nous ne sommes pas du tout préparés : devenir garant de la vie d'un petit d'homme !
On en rêve, on idéalise, on y travaille, et un jour...hop ! C'est parti, nous voilà propulsés dans une nouvelle vie avec ses joies, ses peines, ses peurs, son lot de responsabilités.
Être parent, ce n'est donc pas inné et on a le droit de tâtonner, de se tromper, d'essayer encore, de retomber...
Après tout, aucun enfant n'est livré avec son mode d'emploi.
Ce qui est bien dommage me direz-vous !
Surtout quand on a un zèbre à la maison !
Eh oui, être parent n'est pas simple et être parent d'un enfant atypique c'est la crème de la crème !
L'annonce tombe comme un cheveu sur la soupe, en général après une période de difficultés sans nom :
"Madame, votre enfant est précoce".
C'est intéressant... Au début ça soulage, on déculpabilise, on a enfin des mots à mettre sur les maux.
Mais ensuite ? Que se passe-t-il ?
C'est le désenchantement car ce qui nous a soulagé au départ nous laisse sans outil pratique pour apaiser notre quotidien.
Les enfants hypersensibles et/ou HPI peuvent être déroutants, leurs comportements "hors-norme" sont souvent inappropriés et exacerbés : ils peuvent passer d'une mer calme et tranquille à un océan déchaîné sans que nous ayons compris quel élément a pu déclencher cette bombe émotionnelle, ou, à l'inverse, tomber en larmes et nous jouer le drame de leur vie.
Ils peuvent nous épuiser avec leur questionnement incessant. Il nous faudrait avoir accès à un moteur de recherche en permanence (Help Google !).
On a du mal à les suivre, à les comprendre.
En tant que parent, face à notre enfant, on peut vite se sentir démuni, épuisé, complètement dépassé par cette "boule de nerf" qu'un petit rien peut faire vriller.
En règle générale, on se sent incompris par notre entourage, jugés :
"De mon temps, une bonne paire de claques et ça aurait réglé le problème !"
"Tu es trop laxiste avec ton fils, tu en fais un enfant roi"
"Eh ben...toi, si tu continues comme ça, tu vas te faire bouffer par ton gosse !".
Seuls, démunis et fatigués, on se demande bien pourquoi on a voulu être parent, ce n'est pas ce qu'on imaginait, notre quotidien est devenu un parcours du combattant dans lequel le moindre grain de sable viendra déclencher un mauvais remake d'Apocalypse Now !
Qu'est-ce que j'ai fais de mal ? Qu'est-ce que j'ai raté ? Et s'ils avaient raison... Je suis peut-être trop laxiste, pourtant je en laisse rien passer !
On se questionne, on doute, on devient fou.
Parent/enfant : même combat!
Enfants et parents sont étiquetés à tort et c'est le manque de confiance en soi qui pointe le bout de son nez.
Le premier passe pour un enfant mal élevé, pas assez sage, trop expressif, trop bébé.
Le deuxième passe pour un parent défaillant, ne sachant pas mettre de limites, trop laxiste, trop souple, pas assez réactif.
Too much, hors-norme en somme !
La relation entre eux est faussée, le regard que porte chacun sur l'autre est alourdi des stigmates laissés par les crises à répétitions.
Le regard que chacun porte sur soi-même est biaisé par l'identification aux comportements.
Le quotidien devient pesant. Il ne reste que peu ou plus de place pour un climat serein.
Vie de famille en mode survie, une fatalité ?
"Tout à coup, pour ce qui semble une broutille, l'enfant doué bascule dans une colère d'une violence impensable face à des parents désarmés" Arielle Adda
Avoir une vie de famille calme et épanouie avec un zèbre, deux zèbres, trois, quatre zèbres à la maison est possible !! Si si, je vous le promets ! Je l'ai fait :)
Et pour reprendre confiance en ses compétences de parent et redonner confiance à zébrion, il n'y a pas 36 recettes !
Tout cela va passer par un travail sur les émotions, par un questionnement personnel au sujet de l'éducation que nous voulons explorer, en adéquation avec nos propres valeurs et non celles de la société pour, enfin, lâcher l'ancien système éducatif !
Pourquoi ? Parce que l'ancien système est basé sur la peur comme levier d'éducation, pas sur celui de l'intelligence.
L'ancien système construit les enfants en blindant les émotions et l'expression de soi afin qu'ils restent dans le cadre et ne fassent pas de vagues, il développe ainsi chez les enfants de multiples névroses (qui, en tant qu'adulte aujourd'hui, peut dire qu'il n'a pas de névroses ?).
Ils apprennent de la sorte à dissimuler et enfouir leurs émotions pour correspondre à ce que la société attend d'eux.
Grâce aux neurosciences, nous savons aujourd'hui que ce système ne permet pas le développement de ses potentiels et de ses talents, mais que ce système étouffe et bride ce que chaque enfant a d'unique.
Rien n'est gravé dans le marbre, soyez sans craintes !
Pourquoi c'est plus intense chez les atypiques ?
Avant de développer le "comment", tournons-nous vers le "pourquoi".
Pourquoi chez les enfants HS/HPi les émotions sont-elles plus vives ?
Pourquoi les outils éducatifs "classiques" fonctionnent chez les autres et pas chez moi ?
Les réponses se situent dans le cerveau, pas dans une quelconque analyse de votre modèle éducatif ou de vos failles en tant que parent.
Les mythes ont la vie dure sur les surdoués, l'image du véritable petit génie qui a la tête plongée dans ses bouquins, premier de la classe, est souvent mise au premier plan dans les ouvrages ou les reportages.
Qu'on se le dise une fois pour toutes ! La réalité est tout autre !
Nos enfants atypiques sont avant tout des hypersensibles (tous les HPI sont hypersensibles mais tous les hypersensibles ne sont pas HPI. Les hypersensibles représentent 20 % de la population, quand les HPI représentent 2 à 3 % de la population).
Leur point commun ?
Un cerveau en hyper-connectivité permanente qui les amène à ressentir et exprimer les choses de manière beaucoup plus intense que les autres :
- Réceptivité+ (beaucoup plus de d'informations extérieures perçues)
- Connectivité+, traitements des infos + ( cerveau en mode moteur de recherche avec 40 pages ouvertes en cache)
- Déficit d'inhibition latente (pas de tri des infos, tout vient sur le même plan, plus de pare-feu)
- Empathie+ vers la fusion émotionnelle (en mode éponge, ils ne font plus la différence entre leurs émotions et celles des autres)
- Hyper-émotivité
- Hyperesthésie (les 5 sens sont décuplés)
Quand on a tout ça dans le cerveau, il ne faut pas s'étonner que le moteur surchauffe et disjoncte.
L'intensité de l'expression de leur émotion est proportionnelle à l'intensité de ce qu'ils perçoivent et ressentent.
Il faut savoir également que, comme tous les enfants, le cerveau de zébrion ne sera mâture qu'à 25 ans (ça laisse rêveur).
D'autant plus qu'ils se sentent eux-mêmes dépassés par leurs émotions et leurs réactions. Ils ne contrôlent pas, se sentent aussi démunis, peuvent culpabiliser après.
C'est une source de stress et d'anxiété qui n'arrange rien dans l'anticipation des bombes émotionnelles.
N.B. Les bombes émotionnelles ne sont pas l'expression d'émotions mais le résultat d'un stress accumulé qui finit par exposer.
Il est donc important de bien se connaître, bien connaître son enfant pour éviter cette accumulation.
Concrètement, qu'est-ce qu'on fait ?
Nous entrons malgré tout dans une nouvelle ère éducative (fort heureusement).
Nous sommes à l'aube de l'éducation bienveillante et la pédagogie positive. Parfait !
Vous vous abreuvez de tous les ouvrages sur le sujet en ayant l'espoir d'avoir enfin trouvé LE truc qui vous manquait pour une vie de famille telle que vous la rêviez.
Mais...Il y a un hic, et pas des moindres.
Vous essayez, vous vous trompez, vous vous découragez, vous arrêtez et reprenez les bonnes vieilles habitudes.
Pourquoi? ?
La réponse st simple, tous ces outils sont super, ils fonctionnent, c'est une solution à mettre en place mais, de la même manière que chaque enfant est unique, chaque parent est unique, chaque famille est unique, il ne peut y avoir UN outil qui fonctionne pour tous.
Puisque le problème commence dans le cerveau... Nous allons créer des outils spécifiques à chacun pour répondre aux besoins propres de son cerveau, développer l'intelligence émotionnelle, l'autonomie dans la régulation émotionnelle et gagner en confiance en soi.
Comment ?
En partant de nos connaissances sur le fonctionnement du cerveau et en régulant les émotions de manière spécifique à chacun, selon vos valeurs, votre enfant, vos besoins et ses besoins, vos spécificités et les siennes.
En somme, le ou les outils prendront VOTRE globalité et VOS singularités et la systémique de VOTRE famille.
- Connaître et comprendre le fonctionnement spécifique de mon enfant
- Connaître et comprendre le circuit des émotions, leur émotions, leur importance dans la construction identitaire de zébrion
- Revenir à l'essentiel dans votre éducation (mes valeurs, ce que je veux transmettre)
- Créer MA boîte à outils pour passer du mode survie au mode flow
Pour pouvoir être un parent qui déchire, il nous faut amasser tellement de connaissances en neurosciences, en pédagogie, en connaissance de soi qu'il faudrait passer 15 ans sur les bancs d'une école "spéciale futur parents" avant même d'envisager le devenir un jour.
De quoi se décourager avant même d'avoir commencé.
Je vous en dis plus dans un prochain article très rapidement !
D'ici là, portez-vous bien !
Amicalement zébrée